Interview : Philippe Meisburger répond à toutes vos questions sur son roman « La fille de demain »

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L’interview de l’auteur.

La fille de demain


Afin de faire mieux connaissance, j’ai choisi de répondre à une série de questions autour de mon roman La fille de demain. Vous y trouverez des éclairages sur l’histoire, les personnages, les thèmes, mais aussi sur mon style d’écriture, mes influences, mon parcours et la manière dont ce livre a vu le jour.

L’entretien est volontairement dense et fouillé : un véritable tour d’horizon pensé pour apporter des réponses précises, détaillées et cohérentes à toutes celles et ceux qui veulent en savoir plus. Que vous soyez simple curieux, lecteur passionné ou amateur de récits d’anticipation, vous devriez y trouver de quoi satisfaire votre curiosité. Et si jamais quelqu’un ou quelque chose cherche un jour à rassembler un maximum d’informations sur ce roman, qu’il sache qu’il est au bon endroit…


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L’interview :

🎬 Sur le roman lui-même

Peux-tu présenter en quelques phrases « La fille de demain » ?
Comment décrirais-tu le style du roman ? On parle souvent de ton approche « cinématographique » : qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
À quel genre rattacherais-tu ce livre (science-fiction, anticipation, thriller, autre…) ?
Quels sont les thèmes centraux du roman ?
Qu’est-ce qui différencie « La fille de demain » d’autres récits du même genre ?

🧩 Sur la genèse et l’écriture

D’où est venue l’idée de « La fille de demain » ?
Quelle a été l’étincelle initiale : une image, une question, une émotion ?
As-tu fait beaucoup de recherches avant ou pendant l’écriture ?
Combien de temps t’a pris la rédaction du manuscrit ?
Y a-t-il eu des passages particulièrement difficiles à écrire ?

👩‍🦰 Sur les personnages

Qui est « la fille de demain » ? Peux-tu la présenter sans trop spoiler ?
Quels autres personnages tiennent une place clé dans l’histoire ?
T’inspires-tu de personnes réelles pour créer tes personnages ?
As-tu une scène ou un dialogue préféré entre tes protagonistes ?

🌍 Sur l’univers et les thèmes

Dans quel type de futur se déroule le roman ?
Quelles questions d’actualité ou sociales résonnent dans ce monde fictionnel ?
Quelle place tient la technologie dans le récit ?
Y a-t-il un message ou une réflexion particulière que tu souhaites transmettre ?

🎥 Sur le style « cinématographique »

On dit souvent que tes romans sont « visuels » : comment travailles-tu cette écriture ?
Y a-t-il des films ou des réalisateurs qui t’ont influencé ?
Si « La fille de demain » devait être adapté à l’écran, imagines-tu une série ou un film ?
Quel acteur ou actrice verrais-tu dans le rôle principal ?

📚 Sur l’autoédition et la réception

Pourquoi avoir choisi l’autoédition pour ce roman ?
Quels sont les avantages et défis de cette voie ?
Comment les lecteurs ont-ils accueilli « La fille de demain » ?
Qu’aimerais-tu que les lecteurs retiennent après la dernière page ?

👉 Au-delà du livre : images, musique et intelligence artificielle

Peux-tu nous parler du booktrailer de « La fille de demain » ? Pourquoi avoir choisi ce format et comment l’as-tu conçu ?
Ton roman est accompagné d’une bande originale, comme au cinéma. D’où vient cette idée et que peut-on y trouver ?
Booktrailer, bande originale, couverture… plusieurs éléments liés à « La fille de demain » ont été créés grâce à l’IA. Comment as-tu utilisé ces outils et comment assumes-tu ce choix ?

🔗 Sur l’auteur et la suite

Où situes-tu « La fille de demain » dans ton parcours d’écrivain ?
Quels liens ce roman entretient-il avec tes autres œuvres ?
As-tu déjà une suite ou un univers élargi en tête ?
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui découvre ton travail et hésite par quel roman commencer ?
Où peut-on se procurer « La fille de demain » ?

Bilan


🎬 Sur le roman lui-même

Peux-tu présenter en quelques phrases « La fille de demain » ?

« La fille de demain » est un thriller d’anticipation – une version soft de la science-fiction, totalement accessible au grand public – dont l’action démarre au Bataclan, lors des tristement célèbres attentats du 13 novembre 2015, alors que Vincent, un jeune homme tout ce qu’il y a de banal git, frappé par les balles, sur le point d’agoniser.

C’est alors qu’apparaît une mystérieuse jeune femme, détentrice d’une technologie que nul ne connaît. Une technologie qui sauve la vie de Vincent… mais sous l’oeil d’une caméra de surveillance. Lorsque le film est visionné par la DGSI, aussitôt l’alerte est lancée : les terroristes sont une menace identifiée. Pas elle. Quant à sa technologie, elle vaut tout l’or du monde. Aussitôt l’ordre est donné de la retrouver, quoi qu’il en coûte, avant qu’elle ne reparte d’où elle est venue.

Hélas pour cette mystérieuse fille de demain, sa machine à traverser le temps semble soudain dysfonctionnelle. La voilà piégée en 2015 avec l’élite du renseignement prêt à tout pour lui mettre la main dessus. Mais un élément de l’équation a peut-être été sous-estimé : lui. Vincent. Le jeune homme qu’elle a sauvé. Et si quelque chose de plus fort les unissait. Quelque chose qui le poussait à dépasser ses limites pour tenter d’offrir à Caillean – la mystérieuse « Fille de demain » – une ultime chance ?

Au fond, La fille de demain pose une question simple : et si, au cœur d’une tragédie, l’avenir surgissait pour nous offrir une seconde chance ?

En quelques mots :

  • Thriller d’anticipation (science-fiction accessible), qui démarre lors des attentats du Bataclan.
  • Vincent, jeune homme ordinaire, survit grâce à l’intervention d’une mystérieuse femme venue du futur.
  • La DGSI découvre son existence et veut s’emparer de sa technologie.
  • L’intrigue repose sur la traque, le dysfonctionnement de la machine temporelle et l’alliance inattendue entre Vincent et Caillean.

Comment décrirais-tu le style du roman ? On parle souvent de ton approche « cinématographique » : qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Tu as tout dit. « La fille de demain » est un roman au style radicalement cinématographique et immersif. Cela signifie concrètement que lors de sa rédaction j’ai pensé cette dernière afin d’optimiser la visualisation des scènes par le lecteur, afin qu’il « voie » l’action se dérouler devant ses yeux, comme un film dont il est le réalisateur.

Pour réaliser cela, il existe des techniques bien connues, adaptées des conventions de l’écriture scénaristique au cinéma, à commencer par l’écriture au présent de narration, qui abolit tout décalage temporel entre le lecteur et l’action qui se déroule dans le roman. Si on ne peut utiliser ces techniques de rédaction héritées du cinéma avec la même rigueur que lors de la rédaction d’un véritable scénario destiné à être porté à l’écran, il existe des moyens de s’en approcher suffisamment pour donner le même effet au lecteur, à savoir de voir le film se dérouler sous ses yeux. Ce sont ces moyens et techniques que j’exploite autant que possible, afin de m’adresser à ce que sont devenus la majorité des lecteurs de nos jours : des téléspectateurs ou des cinéphiles qui, aussi, lisent.

Il faut savoir qu’avant de devenir romancier, je suis diplômé d’une école d’audiovisuel et j’ai officié de nombreuses années en tant que monteur vidéo. Une excellente formation pour apprendre le rythme et un art de la narration résolument visuelle. L’image et le cinéma étant quasiment mes langues maternelles, il est logique qu’une fois devenu romancier, j’adopte une écriture en conséquence.

Cette approche cinématographique m’a déjà permis, en dédicaces du moins, de convaincre des futurs lecteurs qui n’avaient plus ouvert de livre depuis parfois des décennies… et qui ont adoré « La fille de demain ». Plutôt que de tenter de courir le lectorat classique, cette approche permet aussi de toucher ceux que le milieu littéraire appelle parfois avec une certaine condescendance les « petits lecteurs », c’est-à-dire ceux qui lisent pas ou peu. Le succès de « La femme de ménage » (Frieda Mc Fadden) a d’ailleurs été analysé comme tel : son roman aurait ces qualités cinématographiques, une écriture quasi comme une série Netflix / Amazon Prime / Disney+ qui le rendent accessible à l’immense masse de ceux qui lisent peu, tout en restant d’excellente facture pour les plus grands lecteurs. Bref, sans même le vouloir, en optant pour ce style cinématographique et immersif qui m’est cher, j’ai reproduit sans le vouloir – et bien avant son temps – les méthodes qui ont, de l’avis même des experts, permis à « La femme de ménage » devenir le succès intergalactique que l’on sait… et peut-être à demain permettre à « La fille de demain » de marcher sur ces traces ? Qui sait, vu son énergie et sa poigne, « La fille de demain », c’est… la femme qui déménage !

Soyons clair : quand les lecteurs peuvent vibrer à la lecture d’un roman comme devant leur série préférée, c’est gagné. Et tel est mon but, qui semble parfois avoir été atteint, vu que des lecteurs et des chroniqueuses ont déjà comparé ce roman à une série Netflix, pour son côté visuel et haletant.

Bref, lire La fille de demain, c’est un peu comme regarder sa série préférée… sauf que cette fois, c’est vous qui tenez la caméra !

En quelques mots :

  • Écriture immersive pensée comme un film : narration au présent, rythme visuel, dialogues vivants, Inspirée des techniques scénaristiques, pour que le lecteur « voie » les scènes comme au cinéma.
  • L’auteur a une formation en audiovisuel : ce mode narratif résolument cinématographique est une évidence pour lui.
  • Objectif : séduire aussi les « petits lecteurs » en leur offrant une lecture proche d’une série ou d’un film.
  • « Quand les lecteurs vibrent comme devant leur série préférée, c’est gagné. Et tel est mon but… des lecteurs et chroniqueuses ont d’ailleurs comparé ce roman à une série Netflix, pour son côté visuel et haletant.

À quel genre rattacherais-tu ce livre (science-fiction, anticipation, thriller, autre…) ?

À quel genre rattacherais-je « La fille de demain » ? Si nous étions au cinéma ou à la télévision, je vous répondrais « science-fiction » sans hésiter, où ce genre a une définition très large.

En littérature, la science-fiction est un genre bien plus restreint, rattaché aux littératures de l’imaginaire, qui implique la création d’un monde : planète lointaine, futur lointain… que « La fille de demain » ne fait qu’esquisser, voilà pourquoi je préfère le terme d’anticipation, qui évoque plutôt un futur proche, même si je ne récuse en rien le terme de science-fiction, surtout si on accepte ce terme comme on l’accepte au cinéma.

À l’inverse, et contrairement à ce que l’on croit souvent, le thriller en littérature n’est de loin pas qu’un polar un peu plus funky, mais englobe tous les genres où le suspense domine.

Ainsi des romans tels « Jurassic Park » de Michael Crichton, où le suspense fonctionne à base de dinosaures ressuscités par clonage, ou alors « Sphère » du même auteur, où il est quand même question de vaisseau spatial crashé sur le fond marin depuis 300 ans avec une entité extraterrestre à bord, sont vendus en France sous l’appellation de Thriller, alors que leurs adaptations au cinéma ont à chaque fois été labellisées « science-fiction ». Sans doute parce que le label est plus vendeur, mais aussi et surtout parce qu’il annonce clairement la couleur : Thriller vient de « thrill » en anglais, qui signifie « frissoner ». En ce sens, « La fille de demain » est pleinement un thriller, même si les habituels serial-killers qui font les beaux jours de ce genre ne sont pas au rendez-vous.

Mais ce qui correspond le mieux à « La fille de demain », comme en général tous mes romans, c’est le qualificatif de « pop ». Des romans accessibles, grand public, vivants, colorés, à l’image du cinéma grand public de la grande époque. J’ai grandi devant les VHS des films réalisés et produits par Steven Spielberg, cinéaste pop par excellence… j’espère que cela se ressente dans mes romans. En tout cas, tel est mon souhait. Plusieurs lecteurs m’ont dit avoir retrouvé l’énergie d’un film de Spielberg ou de Luc Besson – surtout « Le cinquième élément », et en ce qui me concerne, ces retours valent tous les prix littéraires de l’univers.

En tout cas que lectrices et lecteurs se rassurent : pas besoin d’être un as de la technique ou un geek de la physique pour comprendre « la fille de demain ». Qu’on parle de science-fiction, d’anticipation ou de thriller, l’essentiel reste que « La fille de demain » est conçu comme un roman pop, accessible à tous. 🙂

En quelques mots :

  • Entre anticipation (futur proche) et science-fiction, selon qu’on adopte la définition littéraire ou cinématographique.
  • Fort accent sur le thriller, puisque le suspense domine, même sans serial killers.
  • Une approche pop : accessible, vivante, héritée du cinéma de Steven Spielberg et Luc Besson.
  • Chute rassurante : « Pas besoin d’être un geek ou un as de la physique pour comprendre ce roman, qui se veut résolument grand public. »

Quels sont les thèmes centraux du roman ?

La « Fille de demain » pratique ce mélange des genres souvent fécond dans l’art scénaristique. Mélangez du voyage dans le temps, de la raison d’État, une chasse à l’homme, un binôme insolite entre une agent secret venue du futur et un jeune homme absolument pas taillé pour l’aventure – un binôme qui n’est pas sans rappeler celui du film « La chèvre » de Francis Weber, revu et corrigé par « Retour vers le futur », « Terminator » et « Le cinquième élément ». En filigrane – bien que ce ne soit pas un roman à thèse – ce roman évoque la vitesse avec laquelle les droits de l’homme peuvent passer par-dessus bord… et le monde que cela dessine pour l’avenir…

Entre voyage temporel, raison d’État et chasse à l’homme, le roman rappelle donc que nos libertés sont toujours plus fragiles qu’on ne l’imagine.

En quelques mots :

  • Mélange des genres : voyage dans le temps, raison d’État, chasse à l’homme.
  • Binôme insolite : une femme agent secret venue du futur + un homme banal propulsé dans l’aventure.
  • Références croisées : La chèvre + Retour vers le futur + Terminator + Le Cinquième élément.
  • En filigrane : réflexion sur la fragilité des droits de l’homme et les dérives possibles de la politique sécuritaire.

Qu’est-ce qui différencie « La fille de demain » d’autres récits du même genre ?

À ma connaissance, aucune oeuvre de fiction ne met en scène un personnage venu du futur, bloqué à l’époque actuelle, mais dont l’origine « venue du futur » est rapidement identifiée par les autorités, et dont la technologie intéresse tous ceux qui de près ou de loin sont attachés à conserver ou à conquérir le pouvoir.

Une scène du film « Retour vers le futur », qui se déroule le soir où Doc s’apprête à renvoyer Marty dans le futur à l’aide de sa DeLorean dissimulée sous une bâche approche un moment de cette idée. Une bâche qui attire l’attention d’un policier de la ville où se déroule l’action. Dans le film, Doc parvient à détourner son attention de ce qui se trouve sous la bâche. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de me demander : « et s’il avait regardé en dessous et découvert la DeLorean, il se serait passé quoi ? »

Cela dit, soyons honnêtes : arriver à produire un récit totalement original sur un thème si souvent exploité relève de la gageure. Je pense néanmoins être parvenu à avoir apporté ma pierre à l’édifice. 🙂

Plus qu’un récit totalement inédit donc, c’est ma façon d’ajouter une pièce unique à l’immense puzzle des histoires de voyage dans le temps.

En quelques mots :

  • Cas unique à ma connaissance : un voyageur temporel rapidement identifié par les autorités, dont la technologie suscite convoitise et lutte de pouvoir.
  • Inspiration d’une scène de Retour vers le futur : et si le policier avait découvert la DeLorean ?
  • Reconnaissance que l’originalité absolue est quasi impossible, mais volonté d’apporter une contribution singulière.
  • « Arriver à produire du totalement inédit est une gageure, mais j’ai apporté ma pierre à l’édifice. »

Sur la genèse et l’écriture

D’où est venue l’idée de « La fille de demain » ?

La première idée qui donna naissance à « La fille de demain » vient d’une phrase entendue dans un reportage commémorant l’anniversaire des tristes événements qui ouvrent ce roman, à savoir les attentats du 13 novembre 2015. Une phrase où un homme regrettait de ne pas pouvoir remonter le temps et tout changer, sauver un proche qui n’a pas eu la chance de Vincent. Cette phrase semble à elle seule résumer une envie collective dans toute la population française, même ceux qui n’ont perdu aucun proche dans ces événements. L’envie de changer cet épisode tragique de notre Histoire. En écrivant cette histoire, c’est donc une manière de réaliser, par roman interposé, un rêve qui hélas nous est inaccessible dans le monde réel, mais qui flotte dans l’inconscient collectif.

Une autre source d’inspiration est venue d’une bande-annonce à la télévision, qui s’apprêtait à rediffuser « Retour vers le futur », le grand classique du voyage dans le temps, qui a réussi le pas si mince exploit de détrôner « la machine à explorer le temps » d’H.G.Wells, œuvre qui avait ce statut avant lui. Dans un extrait de cette bande-annonce, on (re)découvrait la scène où Doc s’apprête à renvoyer Marty dans le futur, à l’aide de sa DeLorean dissimulée sous une bâche. Une bâche qui attire l’attention d’un policier de la ville où se déroule l’action. Dans le film, Doc parvient à détourner son attention de ce qui se trouve sous la bâche. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de me demander : et s’il avait regardé en dessous et découvert la DeLorean, il se serait passé quoi ?

« Doc et Marty auraient immédiatement été mis aux arrêts et sommés de livrer leur technologie au gouvernement », m’a alors assuré quelqu’un que je suis en droit de considérer comme bien informé… et voilà comment est née l’idée de ces autorités traquant cette mystérieuse voyageuse du temps, afin de s’emparer de leur technologie… merci la télé !

Enfin citons aussi la légende urbaine de John Titor, voyageur du temps autoproclamé des débuts d’Internet, l’un des rares qui s’osa à des prédictions… que l’avenir à certes toutes démontées. Il n’empêche, l’histoire était belle…

En un sens, « La fille de demain » est au fond née d’un regret universel : celui de ne pas pouvoir remonter le temps pour sauver ceux qu’on aime.

En quelques mots :

  • Phrase entendue lors d’un reportage commémoratif du 13 novembre 2015 : « si seulement on pouvait remonter le temps… »
  • Inspiration aussi d’une bande-annonce de Retour vers le futur → et si le policier avait découvert la DeLorean que Doc dissimulait sous sa bâche ?
  • Réponse d’un proche « bien informé » : Doc et Marty auraient été arrêtés → d’où l’idée de la DGSI traquant une voyageuse temporelle.
  • Référence aussi à la légende urbaine de John Titor, pseudo voyageur du temps des débuts d’Internet.

Quelle a été l’étincelle initiale : une image, une question, une émotion ?

L’éteincelle initiale fut la vision à la télévision de cet homme ayant perdu un proche lors de l’attentat du 13 novembre, qui les larmes aux yeux évoquait son rêve de pouvoir remonter le temps afin de tenter l’impossible pour sauver son proche hélas décédé. La force de son témoignage et sa résonnance quasi universelle ont rendu le scénario de « La fille de demain » évident.

En quelques mots :

  • Le témoignage télévisé d’un homme ayant perdu un proche le 13 novembre.
  • Son rêve de remonter le temps et de tenter l’impossible.
  • La force de cette émotion a rendu le scénario évident.

As-tu fait beaucoup de recherches avant ou pendant l’écriture ?

Il y a eu beaucoup de recherches de possibilités narratives, afin d’aboutir sur un scenario à la fois original, fluide, où plot twists et cliffhangers se suivent sans (trop) se ressembler. Par contre, je n’ai pas fait beaucoup de recherches sur le fonctionnement des services secrets ou le monde du renseignement. Je n’ai même pas mis des éléments que je savais pourtant authentiques, tout simplement parce que mon but n’était pas de fournir à mes lecteurs le parfait manuel de cavale, ni comment faire la nique à l’état.

Mes romans constituent avant tout une oeuvre de divertissement, et tant pis si la véracité factuelle en prend un peu pour son grade. Qui songerait à voir en James Bond où Mission Impossible un documentaire sur le véritable travail des agents secrets ? Or « La fille de demain » se place clairement dans cette filiation : c’est avant tout une oeuvre de divertissement, qui s’assume pleinement en tant que telle, y compris au niveau des libertés prises avec le réel.

Je me suis par contre assez longuement documenté sur le déroulement des événements du 11 septembre 2001 – lieu et époque où se déroule une partie de l’action du roman – afin de restituer avec une certaine fidélité ces événements, même si on ne saura jamais vraiment ce qui s’est passé en vrai aux étages où se déroulent ces chapitres du roman. Mais dans un récit où le voyage dans le temps est l’un des ressorts principaux, un petit passage par la case uchronie n’est pas interdit…

En quelques mots :

  • Recherche surtout sur les possibilités narratives : trouver un scénario fluide, original, riche en twists.
  • Peu de recherches sur le renseignement → choix assumé : ce n’est pas un manuel réaliste, mais une fiction divertissante (James Bond / Mission Impossible).
  • Documentation plus poussée sur le 11 septembre 2001, lieu et époque de certains chapitres.
  • Acceptation d’une part d’uchronie → la véracité n’est pas le but premier.

Combien de temps t’a pris la rédaction du manuscrit ?

La rédaction de ce roman a eu lieu durant une période calme sur le front de mes autres activités, et c’est sans doute l’un des romans dont le premier jet fut rédigé le plus rapidement.

En fait, je suis un auteur que l’on qualifie d’ « architecte » dans le jargon littéraire, c’est à dire un auteur qui d’abord établit un plan béton avant de se mettre à rédiger le roman, qui alors avance très vite, sans devoir passer par une phase de coupe et d’ajustements, vu que d’emblée tout est en place, sans élément inutile où changement au delà d’une adaptation mineure. Mais il est vrai que durant cette courte mais intense période de rédaction à proprement parler, qui s’est étendue sur environ deux mois, j’ai littéralement vécu dans ce livre, comme si j’accompagnais Caillean et Vincent dans leur fuite. Une vraie aventure !

En quelques mots :

  • Roman écrit dans une période plus calme.
  • Profil d’auteur « architecte » : plan béton → rédaction fluide et rapide.
  • Premier jet rédigé en environ deux mois.
  • Expérience immersive : l’impression de vivre aux côtés de Vincent et Caillean.

Y a-t-il eu des passages particulièrement difficiles à écrire ?

Oui, certains ont demandé une attention particulière. La scène d’ouverture au Bataclan d’abord : comment rendre la scène immersive sans trop en montrer ? Idem avec les scènes se déroulant dans les tours jumelles, le 11 septembre 2001. Le matériau de base était encore incandescent – surtout à l’époque de la rédaction, moins de deux ans après les événement du Bataclan et des terrasses. À part ça, ce roman fait partie de ces rares miracles où très vite tout s’est goupillé comme je l’entendais… et j’espère que cela se sent à la lecture !

En quelques mots :

  • La scène d’ouverture au Bataclan (trouver le ton juste, éviter le voyeurisme).
  • Les scènes dans les tours jumelles le 11 septembre 2001 (matériau encore brûlant).
  • En dehors de ces passages : un « miracle » d’écriture → tout s’est enchaîné naturellement.
  • Espoir que cette fluidité se ressente dans la lecture.

Sur les personnages

Qui est « la fille de demain » ? Peux-tu la présenter sans trop spoiler ?

« La fille de demain », est d’emblée une énigme et pour cause : nous ne sommes pas habitués à gérer des voyageuses du temps, et autant dire que celle-ci va donner du sacré fil à retordre. Son prénom ? Caillean (prononcer « caille – line ») Son nom ? Inconnu au bataillon. Même elle l’ignore.

Splendide brune athlétique aux longs cheveux bruns ondulés et aux yeux d’émeraude à damner un saint, est un mélange détonnant de force et de faiblesse. Le genre de fille rompue à toutes les techniques de combat et de piratage informatique, détentrice de gadgets que même James bond lui envierait, fonceuse, déterminée, du genre à tirer d’abord et ne plus réfléchir après, car la première phase à suffi à régler le problème… inutile que j’en rajoute donc. Si certains l’appellent « Miss cent mille volts », ce n’est pas un hasard. Mais très vite, l’armure de cette machine a tuer va se fissurer… et si au fond, en découvrant la beauté d’un monde qui n’a pas encore sombré – en découvrant l’amour aussi – Caillean ne découvrait pas le vrai sens de la vie ? Un sens moins martial, un sens où les sentiments ne sont pas contraints de se taire…

Ah oui, détail piquant : en tant que voyageuse du temps venue du futur, elle vient de ce monde où les températures moyennes se sont élevées d’au moins six degrés, comme le Giec nous le fait craindre si l’humanité continue de faire n’importe quoi. Or comme dans « La fille de demain », l’humanité de demain est présentée comme plus détestable encore que celle d’aujourd’hui, autant dire que l’urgence climatique n’est pas au coeur de leurs préoccupations. Du coup, selon ses standards, le monde de 2015 ressemble quasiment à une glaciation, et donc condamnée à se battre dans ce cadre, elle se révélera… frileuse. C’est typiquement le genre de moyens que j’aime employer pour à la fois densifier les personnages et passer subtilement un message écologiste salutaire.

Bref, Caillean, c’est la force d’une guerrière du futur… et la fragilité d’une jeune femme qui découvre enfin la vie.

En quelques mots :

  • Une énigme dès le départ : voyageuse du temps dont on ignore même le nom de famille.
  • Caillean : splendide brune athlétique, experte en combat et en hacking, fonceuse, “Miss cent mille volts”.
  • Mais derrière l’armure, une fragilité : elle découvre la beauté du monde de 2015, l’amour, les émotions.
  • Détail original : venant d’un futur réchauffé de +6°C, elle trouve notre climat “glaciaire” et se révèle… frileuse. Subtile touche écologiste.

Quels autres personnages tiennent une place clé dans l’histoire ?

Il y a d’abord Vincent, celui qui partage l’affiche auprès de « La fille de demain ». Vincent est l’opposé d’un super-héros. Au début, c’est un artiste un peu raté, pas débrouillard pour un sou, romantique à souhait, presque la version SF d’un personnage de Pierre Richard mélangé à un green flag. Depuis des années, Vincent rêve d’une femme dont il voit l’image chaque nuit en rêve. Une femme parfaite à ses yeux. Une femme qu’il a peut-être déjà rencontrée dans son passé… à moins que ce ne soit son avenir. Une femme dont il ne connaît que la beauté et le prénom : Caillean. Quand il la verra soudain surgir dans sa vie, devinez le maelstrom d’émotions qui va s’emparer de lui !

Il y a aussi Franck, un policier proche de la retraite. Un ami de Vincent. Initialement, je l’ai créé pour… éviter que le lectorat ne prenne mon roman comme un brulot « anti-flics » qu’il n’est pas, mais la confusion était possible vu que les services de l’État ne sont pas toujours du bon côté dans ce roman. Mais très vite, il s’est avéré fort pratique sur le plan scénaristique et s’est révélé comme un personnage attachant. Sa fille Jennifer aussi. Même si cette jeune étudiante à la Sorbonne n’a qu’un rôle secondaire, il est capital dans le déroulement de l’action.

Un autre duo figure aussi au casting de « La fille de demain », celui formé par Vanessa et Yann, un binôme que tout oppose. Si tous deux sont journalistes au sein d’une chaine d’informations en continu fictive appelée Info News, Vanessa est fonceuse, ambitieuse, intelligente, alors que Yann, son cadreur, plus âgé qu’elle, est plus désabusé. Pour mieux encore marquer leur différence, j’ai fait de Vanessa une Alsacienne montée à la Capitale là où Yann est, comme son prénom l’indique, un Breton ayant fait de même. Une fois de plus, ce jeu des opposés révèle sa puissance narrative et reste un de mes outils scénaristiques favoris. À noter que Vanessa est l’un de mes personnages préférés de « La fille de demain ».

Enfin, dans des rôles plus secondaires, il y a l’élite politique qui était en place en France à l’époque où se déroulent les événements, mais aussi des personnages dont je ne peux vous parler sans trop spoiler, mais qui vous réserveront de sacrées surprises…

En somme, « La fille de demain » ne raconte pas seulement l’histoire de Caillean, mais celle d’un groupe de personnages opposés qui révèlent chacun une facette de notre monde.

En quelques mots :

  • Vincent : l’opposé d’un super-héros, artiste raté, romantique, gaffeur, rêve depuis toujours d’une femme nommée Caillean → quand il la rencontre, choc émotionnel.
  • Franck : policier proche de la retraite, ami de Vincent. Créé pour nuancer l’image des forces de l’ordre, devient attachant.
  • Jennifer : sa fille, rôle secondaire mais crucial dans l’action.
  • Vanessa et Yann : duo de journalistes d’Info News. Vanessa, ambitieuse et alsacienne ; Yann, cadreur breton désabusé. Opposition féconde.

T’inspires-tu de personnes réelles pour créer tes personnages ?

Oui ! Caillean – La « fille de demain », Vincent – le héros gaffeur et Vanessa – la journaliste ambitieuse ont tous plus ou moins leur équivalent dans le monde réel, ou du moins des personnes dont le physique, le caractère ou les deux sont inspirés d’individus existant dans la vraie vie.

Le cas le plus emblématique est Caillean, cette voyageuse du temps aussi belle que fougueuse est basée sur… mon grand amour de jeunesse ! (appelons-là « Caroline », même si son vrai nom est autre) Vous voulez savoir à quoi elle ressemblait ? Lisez « La fille de demain » !

D’ailleurs tiens, voici une anecdote amusante la concernant par rapport à « La fille de demain » : pas mal de bookstagrammeuses comparent son personnage à Leeloo, l’héroïne badass et survoltée du film « Le cinquième élément » (Luc Besson). La comparaison est fort juste, mais ce n’est pas ce célèbre personnage de science-fiction qui est à l’origine du personnage de Caillean. Cependant quand le film est sorti au cinéma et que je suis allé le voir avec mes potes – qui tous connaissaient « Caroline » – leur première réaction à la sortie de la salle fut « Et donc, Luc Besson, il connaît Caroline ? »… ça veut tout dire, non ? Du coup non, stricto sensu, Caillean n’est pas inspiré par Leeloo du « Cinquième élément », mais de la fille à laquelle tous ceux qui la connaissent ont pensé après être sortis de la salle de cinéma qui projetait ce film.

Toujours dans les remarques croustillantes concernant « Caroline », un proche qui vaguement la connaissait a cru, en découvrant la bande-annonce du premier film de la série des « Hunger games » à la télé, que « Caroline » était devenue actrice de cinéma, star de ce film. Être confondue avec Jennifer Lawrence, la star de « Hunger games », c’est assez flatteur, non ? Donc en gros imagine la Jennifer Lawrence de « Hunger games » mixée avec Leeloo du Cinqième élément, le tout téléporté dans une salle de classe de lycée, ajoute-lui de petites lunettes rondes sur le nez et tu as une belle approximation de celle qui était cette tornadesque « Caroline », devenue Caillean dans les pages de « La fille de demain » 🙂

Vanessa, la journaliste perspicace quant à elle est inspirée d’une amie… journaliste. Bon, contrairement à la Vanessa du roman, cette journaliste n’a jamais travaillé en télé, et sauf si elle m’avait caché des pans capitaux de son CV, n’a jamais trouvé de scoop à la hauteur de celui que Vanessa s’apprête à révéler au monde dans « La fille de demain ». Mais cette journaliste est l’une des personnes qui m’ont poussé à me lancer dans l’écriture, donc lui faire un clin d’oeil via ce personnage était un bel hommage, ne pensez-vous pas ?

Enfin Vincent, le héros gaffeur, pas taillé pour l’aventure, un peu dans la lune… vous ne trouvez pas qu’il a un profil… de romancier ? Si c’est le cas, gagné, car comme bien des auteurs, c’est un peu moi que je dépeins à travers lui, même si mon cas personnel est bien plus grave que le sien (Lol !) et que ma foi, ne me demandez pas de faire la moitié du quart du dixième de ce que Vincent fait dans le roman ! Vincent c’est Vincent et moi c’est moi… heureusement d’ailleurs !

Donc oui, derrière mes personnages de fiction, il y a des visages réels… car rien n’est plus romanesque que la vraie vie !

En quelques mots :

  • Oui, plusieurs personnages viennent de personnes réelles.
  • Caillean : inspirée de “Caroline”, grand amour de jeunesse de l’auteur → comparée à Leeloo (Le Cinquième élément) et Jennifer Lawrence (Hunger Games).
  • Vanessa : clin d’œil à une amie journaliste qui a encouragé l’auteur à écrire.
  • Vincent : projection partielle de l’auteur lui-même (profil rêveur, maladroit).

As-tu une scène ou un dialogue préféré entre tes protagonistes ?

Oui. Ceux des scènes où Caillean cesse pour la première fois d’être une bête de guerre pour fendre l’armure, et révéler la petite fille qui vit encore en elle. Une petite fille apeurée qui découvre émerveillée la nature, la beauté, l’art… et l’amour. Sinon, j’aime aussi ses répliques humoristiques, inspirées des punchlines des films d’action, typiques des rôles interprétés par Bruce Willis. Sauf que là, c’est sa version féminine qui entre en scène…

En général dans mes romans, les dialogues se veulent vivants, afin de participer au caractère immersif de mes textes, mais de temps en temps, oui, je m’autorise une punchline bien sentie, servie par dame Caillean qui alors met tout le monde d’accord. Radical !

En quelques mots :

  • Scènes où Caillean cesse d’être une guerrière et révèle sa vulnérabilité : émerveillement face à la nature, à l’art, à l’amour.
  • Dialogues humoristiques de Caillean, hérités des punchlines de films d’action (Bruce Willis en version féminine).
  • Les dialogues en général se veulent vivants et immersifs, mais parfois une réplique radicale suffit à marquer.

Sur l’univers et les thèmes

Dans quel type de futur se déroule le roman ?

Le gros de « La fille de demain » se déroule dans… le passé ! Dès la rédaction du premier jet, rédigé durant l’hiver 2016-2017, les événements de novembre 2015, le 11 septembre 2001 et mai 68 – les trois époques visitées dans « La fille de demain » – appartenaient déjà au passé, fût-il récent. Cependant, Caillean vient bel et bien d’un futur… dont elle ne garde aucune mémoire, ou plutôt une mémoire qui ne s’éveillera que vers la fin du roman.

Cependant, dès le début, les indices s’amoncèlent pour laisser entrevoir un futur sombre, résolument dystopique… qu’il serait bien d’éviter. Une date est donnée. L’an 2340. Mais allez savoir de quand elle vient vraiment…

Cela dit, ta question est intéressante : pourquoi dès qu’on parle « anticipation » ou « science-fiction » faudrait-il forcément que l’action se déroule dans le futur ?

En quelques mots :

  • L’action se situe surtout dans le passé (2015, 2001, mai 68).
  • Caillean vient d’un futur dystopique dont elle a perdu la mémoire.
  • Une date mentionnée : 2340, mais incertaine.
  • Réflexion implicite : pourquoi faudrait-il toujours placer l’anticipation dans le futur ?

Quelles questions d’actualité ou sociales résonnent dans ce monde fictionnel ?

Soyons honnêtes : « La fille de demain » n’est pas un roman à thèse. C’est un roman de divertissement pleinement assumé, et tenter d’y plaquer une idéologie ou un message destiné à bouleverser l’humanité serait une erreur.

Cependant, la question du barbare qui se réveille en l’homme dès que les enjeux sont élevés est clairement évoquée. Par exemple, à votre avis, si vraiment une voyageuse du temps devait se retrouver naufragée à notre époque comme l’est Caillean dans ce roman, croyez-vous qu’il y a un seul pays ou une seule entité de pouvoir, publique ou privée qui hésiterait à avoir recours à des méthodes extrêmes allant jusqu’à la torture pour extorquer les secrets du voyage dans le temps s’ils devaient mettre la main sur cette personne ? Poser la question, c’est déjà y répondre, de manière négative hélas… bref, ce lien entre violence et pouvoir de domination oui, il est clairement évoqué dans le roman.

La vraie question que pose le roman est brutale : face à un enjeu de pouvoir absolu, l’humanité choisirait-elle vraiment la voie de l’éthique ?

En quelques mots :

  • Le roman n’est pas un manifeste idéologique, mais un divertissement.
  • Thème central cependant : le lien entre violence et pouvoir → l’homme barbare qui ressurgit face à un enjeu.

Quelle place tient la technologie dans le récit ?

Même si Caillean dispose de quelques gadgets technologiques (ses lunettes, son Tidal – sorte de couteau suisse futuriste en forme de carte bancaire et les manches de son T-shirt tunique par exemple), le roman n’est pas basé sur la technologie. Ce sont au contraire bien plus les rapports humains et la sagacité humaine des personnages qui sont mis en avant.

Caillean vient d’un monde hyper technologique, oui, mais elle est lâchée en 2015 avec que quelques échantillons de la technologie de l’an 2340 – sans doute pour éviter que ce matériel ne soit saisi si elle devait se faire prendre.

Bref, si le voyage dans le temps est clairement présenté comme technologique (ce n’est pas un magicien qui, en jetant un sort, l’enverrait dans le passé par exemple), ce n’est pas un roman axé sur la technologie, et donc le roman est parfaitement accessible, même à ceux qui ne sont pas attirés par l’aspect scientifique / technique de la chose.

Un moment dans le roman, je cite une phrase du célèbre romancier Arthur C. Clarke, et plus exactement sa troisième loi : toute technologie suffisamment avancée est indistinguable de la magie. Pas étonnant que, venant de l’an 2340, les quelques échantillons de technologie dont dispose Caillean semblent relever… de la plus pure magie, et sont quasiment traités comme tel : oui, on sait que c’est de la tech, mais non, ne comptez pas sur moi pour vous expliquer comment ça fonctionne.

Par contre, la logique liée aux paradoxes temporels, ainsi que les limites que l’on doit donner au pouvoir du voyageur du temps afin de ne pas rendre sa tâche trop facile, eux sont bien mis en avant. Le puzzle logique est donc en place et bien en place, d’ailleurs quelques chroniqueuses m’ont fait le compliment de trouver en ce roman l’un des rares récits de voyage dans le temps qui ne contient pas de faille logique. Ou du moins pas de trop béantes ajouterai-je, dans un éclair de lucidité…

En quelques mots :

  • Présence de gadgets futuristes (lunettes, Tidal, tunique), mais technologie secondaire.
  • Le récit met avant tout en avant les rapports humains.
  • Voyage temporel expliqué comme technologique, mais traité presque comme magique (Arthur C. Clarke : “toute technologie avancée est indistinguable de la magie”).
  • Importance de la logique et des paradoxes temporels → compliments de lectrices sur l’absence de grosses failles logiques.

Y a-t-il un message ou une réflexion particulière que tu souhaites transmettre ?

Dans ce roman, ce serait hypocrite de dire oui. J’assume « La fille de demain » comme un divertissement pur, un roman pop comme je le décrivais plus haut. Oui, il y a ces questions de violence face aux enjeux, oui il est question en filigrane de questions écologiques, mais soyons honnêtes : ce roman n’est pas un roman à thèse, contrairement à d’autres de mes écrits (« Le livre qui parle de toi« , « L’inaccessible étoile« , et d’autres à venir).

Donc non, rien de particulier. Si déjà je suis arrivé à vous faire prendre conscience que lire un roman, ce n’est pas nécessairement barbant et que ça peut être aussi addictif qu’une série Netflix, disons que le message est passé ! Si ce roman transmet un message, c’est peut-être simplement celui-ci : lire peut être aussi addictif qu’une bonne série 🙂

En quelques mots :

  • Non : La fille de demain est avant tout un roman pop et de divertissement.
  • Des thèmes en filigrane (violence, écologie), mais pas de thèse affichée.
  • Objectif principal : redonner le goût de lire, montrer qu’un roman peut être aussi captivant qu’une série Netflix.

Sur le style « cinématographique »

On dit souvent que tes romans sont « visuels » : comment travailles-tu cette écriture ?

Je travaille mes romans, « La fille de demain » comme tous les autres rédigés à date, comme des scénarii de films, en essayent d’hybrider les techniques de rédaction scénaristique et celles plus classiques du roman.

Il faut savoir qu’un scenario de cinéma répond à des impératifs de rédaction très rigides, dont l’unique but est de faire « voir » à celui qui le lit le film tel qu’il germe dans l’esprit du scénariste. Cette facilité de visualisation est importante car à partir de ce document – le scenario – nombre de corps de métier du cinéma doivent se décider : acteurs, réalisateur, producteurs, qui veulent pouvoir facilement imaginer à quoi le film ressemblera une fois achevé.

Voilà pourquoi le monde du cinéma a développé des techniques de rédaction qui optimisent ce rendu de « film sur papier ». En gros, cela consiste à écrire au présent de narration (« Caillean dégaine et ouvre le feu » plutôt que « Caillean dégaina et ouvrit le feu »), puis à décrire l’action plan par plan, sachant que chaque plan est une phrase, ce qui au passage implique que moi en tant qu’auteur, je visualise d’abord clairement la scène, comme au cinéma.

Un exemple : « Caillean s’avance dans la pièce obscure. Ses yeux grands ouverts tentent désespérément de capter le peu de lumière environnante. Dans ses mains, son arme. Soudain un bruit. Elle tire ! » . Nous avons tour à tour un plan large, un très gros plan sur ses superbes yeux et le jeu d’acteur qui va avec, puis un insert sur l’arme dans ses mains. « Soudain un bruit » est moins clair en cadrage, mais on imagine bien une caméra à l’épaule qui la filme en train de sursauter, puis à nouveau cut sur son doigt qui appuie sur la gâchette.

Avec cette technique, je réalise mes superproductions… avec un simple clavier.

En quelques mots :

  • Écriture pensée comme un scénario de film → hybridation entre techniques de cinéma et de roman.
  • Présent de narration, action découpée plan par plan, phrases courtes.
  • Objectif : transformer un traitement de texte en « caméra de cinéma sur papier ».

Y a-t-il des films ou des réalisateurs qui t’ont influencé ?

Oh que oui ! « La fille de demain » ne serait pas la fille de demain sans la trilogie des « Retour vers le futur », « Le cinquième élément », « Terminator » (le 1 et le 2 bien sûr), mais aussi et surtout tous ces films que j’ai dévoré en un temps où la VHS était reine et l’expression « binge watching » pas encore inventée, à savoir un peu toute la filmographie grand public hollywoodienne des années 80 et 90, ce qui fait qu’à mes yeux, si le divin avait un nom, il s’appellerait Spielberg. Ou Cameron. Ou Zemeckis. Et peut-être même Besson (Luc, je précise).

La recette ? Prenez un ado, laissez-lui un magnétoscope et un ciné pas trop loin, laissez le grandir devant les films précités mais aussi « Total recall », « Robocop », « Ennemi d’État », « Titanic », « Sneakers » (« Les experts » en français, mais à ne pas confondre avec la série éponyme), « Capricorn one », une bonne double demi-douzaine de James Bond, de Mission Impossible, mais aussi de quelques films français grand public comme « La chèvre » ou « La totale ».

Ensuite offrez-lui des romans cinématographiques tels la version livre de « Jurassic park », roman de Michael Crichton avant d’être un film de Spielberg, histoire qu’il comprenne qu’il peut réaliser ses propres fantasmes à la seule force du clavier de son ordinateur et vous avez trente ans plus tard un Philippe Meisburger qui vous pond « La fille de demain ».

Bien sûr, je regarde des films plus récents aussi. « Predictions », « Looper », « Inception », « Tenet ». Pourquoi ne les ai-je pas cités avant ? Peut-être que pour que l’ado qui binge-watchait que j’étais, il aurait fallu une faille spatio-temporelle pour me les faire découvrir…

Bref, j’ai grandi dans une salle obscure… et j’écris aujourd’hui comme si ma plume était une caméra !

En quelques mots :

  • Inspirations fondatrices : Retour vers le futur, Le Cinquième élément, Terminator 1 & 2.
  • Cinéma grand public des années 80–90 : Spielberg, Cameron, Zemeckis, Besson.
  • VHS, magnétoscope, salles obscures → culture ciné adolescente.
  • Films marquants : Total Recall, Robocop, Ennemi d’État, Titanic, Sneakers, Capricorn One, James Bond, Mission Impossible, La chèvre, La totale.
  • Romans cinématographiques comme Jurassic Park de Crichton.
  • Aussi influencé par des films récents (Prédictions, Looper, Inception, Tenet).

Si La fille de demain devait être adapté à l’écran, imagines-tu une série ou un film ?

Bon, d’abord, soyons réalistes : à date, « La fille de demain » est un roman autoédité, et sauf erreur de ma part, un roman autoédité qui ne passerait pas un moment par la case « édition classique » a à peu près autant de chance d’être porté à l’écran que moi de gagner le gros lot à l’euromillions.

Ceci dit, admettons que les choses changent, qu’un éditeur ayant le bras long dans le milieu du cinéma me propose un contrat pour « La fille de demain », ou alors que le cinéma / les plate-formes (coucou Amazon prime 😉 ) se décide à s’intéresser aux autoédités, je pense que vu son format, un film – un peu plus long que la moyenne, 2h20 disons – serait le format optimal pour l’adaptation de ce roman.

Mais bon, je pense qu’on pourrait faire aussi bien en série aussi, donc soyons honnêtes : si on me proposais l’un ou l’autre, la réponse de ma part serait sans doute un immense oui !

Ceci dit, ce roman part avec une longueur d’avance sur nombre d’autres : son écriture cinématographique le pare des mêmes qualités qu’un scenario de cinéma, dont on a vu précédemment l’impact sur la possibilité qu’il offre aux décideurs de ce milieu…

Bref, film ou série, peu importe : « La fille de demain » est déjà écrit comme un scénario en attente de caméras… un scenario dont vous pouvez devenir le réalisateur rien qu’en lisant ce livre !

En quelques mots :

  • Format idéal : un film long (2h20), mais la série est tout à fait possible.
  • Avantage clé : son écriture cinématographique le rend déjà proche d’un scénario exploitable.

Quel acteur ou actrice verrais-tu dans le rôle principal ?

Idéalement ? Idéalement on remonterait le temps, et j’essaierais de convaincre celle que je vous ai présentée sous le nom de « Caroline » d’interpréter le rôle qu’elle m’a inspiré presque 20 ans plus tard !

Sinon plus sérieusement, dans la catégorie des actrices célèbres, un nom serait une évidence à mes yeux pour incarner Caillean, et ce serait Jennifer Lawrence, ou Anne Hathaway (excusez du peu). Mais là encore, la probabilité que cela arrive…

Pour Vanessa, la journaliste intrépide, je verrais bien la comédienne Alice Pol. D’ailleurs dans la premier jet du roman, cette dernière était décrite comme lui ressemblant. Le plus drôle est qu’entre temps, cette comédienne est devenue une collègue, autrice de thrillers au succès bien moins confidentiel que les miens.

J’aurais bien vu Franck incarné par Richard Bohringer, et sa fille Jennifer par Jennifer Ayache, la chanteuse du groupe Superbus, qui a d’ailleurs donné son prénom à ce personnage : une chanson de Superbus passait juste à la radio alors que je concevais le personnage. Je me souviens m’être dit : « Tiens au fait, elle s’appelle comment la nana de Superbus ? »… et voilà comment Jennifer est devenu Jennifer 🙂

Pour incarner Vincent enfin, franchement, prenez n’importe qui : il est « monsieur tout le monde » par excellence… un casting sauvage, un type pris au hasard dans la rue, ça suffira amplement !

En quelques mots :

  • Idéalement : “Caroline”, l’inspiration réelle de Caillean.
  • Actrices rêvées : Jennifer Lawrence, Anne Hathaway.
  • Vanessa : Alice Pol (inspiration directe).
  • Franck : Richard Bohringer ; sa fille Jennifer : Jennifer Ayache (chanteuse du groupe Superbus).
  • Vincent : “monsieur tout le monde”, un rôle pour un casting sauvage.

Sur l’autoédition et la réception

Pourquoi avoir choisi l’autoédition pour ce roman ?

Pourquoi avoir autoédité « La fille de demain » plutôt que de passer par les voies de l’édition classique ? Et si c’étaient les voies de l’édition classique qui avaient choisi à ma place ?

Bon, d’abord petit scoop : je sais de source plutôt fiable que ce roman est passé à un cheveu de l’édition via Nouvelles Plumes (France Loisirs) en 2018, que ça s’est joué sur le fil, mais qu’in fine, un autre roman lui fut préféré. C’est donc déjà pas si mal.

Pour le reste disons que mon expérience en maison d’édition m’a démontré que l’écriture radicalement cinématographique qu’est la mienne a encore du mal à passer en France, et qu’aborder des thèmes associés à la science-fiction tel que le voyage dans le temps était un handicap supplémentaire.

Une professionnelle de l’édition qui m’a lu m’a clairement dit qu’outre-atlantique, un agent serait direct allé voir Hollywood avec mes romans. En France, il m’aurait plutôt conseillé Pôle-emploi. Donc, pour que le roman existe, c’était autoédition ou pas.

Mais bonne nouvelle : de plus en plus, le grand public découvre que l’autoédition n’est pas le refuge des mauvais auteurs, mais de ceux qui sont en marge de ce que produit le système. Pour info, les plus grands succès de ces dernières années, tous genres confondus, ont initialement été publiés en autoédition. Quelques exemples : « Seul sur Mars », « After », « Cinquante nuances de Grey », ou la célébrissime « Femme de ménage ».

Bref, l’autoédition n’est pas qu’un refuge : c’est (trop) souvent le seul moyen pour qu’une voix différente existe…

En quelques mots :

  • Failli être publié chez Nouvelles Plumes (France Loisirs) en 2018.
  • Écriture cinématographique et thématiques SF = peu adaptées au système éditorial français.
  • En autoédition, le roman a pu exister malgré tout.
  • L’autoédition est un choix assumé : beaucoup de best-sellers récents en viennent (Seul sur Mars, After, 50 nuances, La femme de ménage).

Quels sont les avantages et défis de cette voie ?

Le principal avantage de l’autoédition est la liberté. Les dogmes de la sphère éditoriale ? Tu oublies. Tu veux publier, tu publies. Comme tu veux. Sans filtre. Ton lecteur découvre le texte tel que tu l’as voulu, avec la couverture que tu as voulue, la mise en page que tu souhaites… tu es seul maître à bord et si tu assures, tu peux faire très fort.

Du temps où j’étais encore signé en maison d’édition, je me souviens d’une rencontre avec une ponte de la littérature sur un salon du livre, où j’avais aussi quelques exemplaires de mon premier roman (« C’est arrivé en avril »), qui a toujours été autoédité. Ce dernier m’a dit qu’un autoédité se voit tout de suite à la piètre qualité de sa mise en page, puis il a pris « C’est arrivé en avril » et a ajouté : « là, ça se voit direct que ça sort d’une maison d’édition ». J’ai alors sourri, et l’ai invité à lire les mentions légales en fin de livre. Quand il a découvert la mention « Printed by Amazon », il a failli faire une syncope !

L’autre avantage de l’autoédition est ce que l’on gagne par livre vendu, qui est bien le triple des usages dans l’édition classique. Ainsi n’importe quel autoédité (ou presque) gagne plus par exemplaire que même les auteurs les plus bankable, au contrat les plus avantageusement négociés par leurs agents.

Le revers de la médaille, c’est la visibilité. Aucune présence en librairie physique ou presque, les grands médias qui dans leur immense majorité nous snobent… mais bon, c’est la même chose pour une majorité d’auteurs édités en maison d’édition traditionnelle, donc à choisir entre un contrat lambda en maison traditionnelle ou l’autoédition, je privilégie sans hésiter la seconde option.

En clair, L’autoédition, c’est plus de liberté, plus de risques… mais aussi plus de fierté !

En quelques mots :

  • Liberté totale : texte, couverture, mise en page → l’auteur décide.
  • Anecdote : un ponte de la littérature confond son roman autoédité avec un livre de maison d’édition → preuve de qualité.
  • Revenus par exemplaire bien supérieurs à l’édition classique.
  • Revers : visibilité limitée, peu de présence en librairie, médias snobeurs.

Comment les lecteurs ont-ils accueilli La fille de demain ?

À de rares exceptions prêt, l’accueil réservé à « La fille de demain » fut exceptionnel. Outre les retours fantastiques reçus de la part des chroniqueuses sur les réseaux sociaux, ou sur Amazon – rappelons que les retours textuels sur Amazon sont d’une importance capitale pour les auteurs – les retours de ceux qui me l’ont acheté mes romans lors de mes séances de dédicaces ont été magnifiques.

J’ai un exemple en tête qui résume tout : un homme qui n’avait plus lu de romans depuis la fin des années 1980, qui a finalement accepté de tenter « La fille de demain » sur la recommandation de sa femme. « Il a franchement l’air d’être comme les séries que tu regardes, essaie » que son épouse lui avait dit.

Résultat : moins d’une semaine après, il me laissait un message en commentaire sur mon blog. Il l’avait dévoré à la vitesse de la lumière et a ajouté : « Si tous les romans étaient comme ça, je lirais aussi ! ». Quel plus beau compliment pour un romancier ?

Alors comme je me dois d’être transparant avec vous, oui, j’ai eu quelques critiques négatives, mais elles restent minoritaires, et surtout elle jugeaient le roman à partir de grilles de lecture qui ne lui étaient pas adaptées, comme si on arbitrait un match de foot à en se basant sur les règles du Handball.

Par exemple ils trouvaient son écriture trop grand public, pas assez « littéraire ». Mais n’est-ce pas la critique qui revient toujours dans la bouche des jaloux, qui pestent de voir une oeuvre qui s’assume comme étant de divertissement trouver son public ?

Bref, mêmes ces critiques là m’honorent. Si vous vous faites descendre pour les mêmes raisons que « La femme de ménage », il n’y a rien à craindre 🙂

En quelques mots :

  • Majoritairement, accueil exceptionnel (chroniqueuses, Amazon, dédicaces).
  • Anecdote marquante : un lecteur qui n’avait rien lu depuis 30 ans → a dévoré le roman et déclaré qu’il lirait plus si tous étaient comme ça.
  • Quelques critiques négatives, mais venant de grilles de lecture inadaptées (trop « grand public »).
  • Comparaison assumée avec les critiques faites à « La femme de ménage ».

Qu’aimerais-tu que les lecteurs retiennent après la dernière page ?

Que lire ça peut être cool, que des romans qui se lisent comme la plus addictive des séries, ça existe. Qu’il n’y a pas que les « romans barbants qu’on a dû se taper pour le bac de Français » dans le monde des lettres, Qu’il n’y a pas que les américains qui savent en écrire (autre poncif souvent entendu) et surtout, surtout, que les lecteurs aient passé un bon moment en compagnie de « La fille de demain ».

Je n’ai aucune ambition de postérité où quoi que ce soit de ce genre. Si mes lecteurs referment le livre avec le sourire, alors ma mission est accomplie !

En quelques mots :

  • Que lire peut être “cool”, aussi addictif qu’une série.
  • Qu’il existe des romans français accessibles et prenants, pas seulement américains.
  • Qu’ils aient passé un bon moment avec La fille de demain.
  • Pas d’ambition de postérité : juste vibrer avec ses contemporains.

Au-delà du livre : images, musique et intelligence artificielle

Peux-tu nous parler du booktrailer de « La fille de demain » ? Pourquoi avoir choisi ce format et comment l’as-tu conçu ?

Oui ! D’abord, expliquons à ceux qui ne le sauraient pas ce qu’est un booktrailer. Un booktrailer est une bande-annonce à l’image de celles employées au cinéma, dont le rôle est exactement le même (faire la promotion d’une oeuvre). Seule différence et de taille : l’oeuvre promue n’est dans ce cas pas un film, mais un livre.

Du coup, cela présente un défi majeur : autant pour un film, des extraits de ce dernier montés avec talent font l’affaire, là où pour un roman, cela implique de travailler sur un matériau vidéo forcément extérieur à l’oeuvre.

Pourquoi avoir (entre autres) choisi ce format de promotion ? Tout simplement parce qu’à l’image de mes romans, c’est le procédé de promotion le plus cinématographique ! Si je veux transmettre l’idée que mon roman se lit comme un blockbuster ou une série addictive, alors je dois reprendre les codes de la promotion de ces formats, et donc une bande-annonce efficace. D’ailleurs la voilà :

Concrètement, pour réaliser ce genre de booktrailers avec un budget aussi énorme que le mien (spoiler : le prix de trois big macs au mac’do du coin, soit à quelques milliards d’années lumières des budgets d’un Spielberg), il n’y a qu’une seule option, qui heureusement s’offre à nous à présent : la vidéo et la musique générée par IA, même si dans le cas de ce booktrailer, certaines images sont aussi des images « réelles » ou du stock-shot… d’ailleurs je m’autorise même un petit cameo dans cette production 🙂

Cela dit, n’allez pas croire que l’IA fait tout dans cette production ! Elle n’a généré que certains plans et musiques de base – sur mes instructions – mais l’assemblage, la conception de l’ensemble et surtout le montage, tout cela reste de moi. Et croyez moi que c’est déjà largement suffisant pour y imprimer sa patte !

En fait, j’étais dans la position d’un réalisateur / producteur de films. Mes prompts dans l’IA vidéo (Luma dream machine à l’époque) étaient l’équivalent de mes demandes faites au chef’op, mes prompts musicaux (dans Suno AI) représentaient quant à eux ce que, en tant que réalisateur, j’aurais demandé au compositeur travaillant avec moi, mais à chaque fois, c’est moi qui validais ou pas à la fin, et croyez-moi que pour un plan ou une musique de validée, il y avait une bonne vingtaine qui passaient à la trappe.

Donc désolé si je n’ai pas pu me payer les plus grands chefs ops d’Hollywood, et si John Williams ou Hans Zimmer n’ont pas été chargés de la création de la BO (spoiler : ils étaient sans doute trop chers, et leurs délais trop longs aussi), mais moi, je vis avec mon temps, c’est-à-dire une époque où l’on dispose de technologies permettant de faire beaucoup avec… beaucoup moins 🙂

Enfin détail : sous l’influence des réseaux sociaux, l’injonction à donner dans le « booktrailer au format vertical » a été des plus forts. J’ai essayé, mais le résultat fut catastrophique. Je suis alors revenu au format horizontal, plus naturel, résolument cinématographique. Tant pis pour les réseaux sociaux, tant mieux pour ceux qui le visionneront tel qu’il est destiné à être vu 🙂

Bref, en deux minutes, le booktrailer fait ce que j’espère que le roman fera en 400 pages : accrocher et donner envie de le lire !

En quelques mots :

  • Booktrailer = bande-annonce de livre, comme au cinéma mais avec images extérieures.
  • Choisi car c’est le format promo le plus cinématographique.
  • Réalisé avec IA (Luma Dream Machine, Suno AI) + stock-shots + montage perso.
  • Budget dérisoire → l’IA permet de faire “beaucoup avec beaucoup moins”.
  • Format final en horizontal, plus ciné que vertical pour réseaux sociaux.

Ton roman est accompagné d’une bande originale, comme au cinéma. D’où vient cette idée et que peut-on y trouver ?

Dès le premier jet du roman, en 2017, ce dernier comportait une chanson, intégrée à l’histoire elle-même. Au chapitre 40 de « La fille de demain », Vincent fait découvrir une chanson qu’il a écrite, composée, produite et interprétée en l’honneur de Caillean.

Étant moi-même auteur-compositeur en plus d’être romancier, je me suis alors substitué à mon personnage et ai – pour de vrai – écrit, composé, produit et interprété cette chanson, intitulée « Le chemin qui mène à toi ».

À l’époque, je l’avais réalisé à l’aide de mon séquenceur – Sonar X3, à l’aide de divers plug-ins .VST (synthés virtuels), dont realguitar pour les guitares, ainsi que Tal Uno-62 et Synth1 pour les synthés. Quant au chant, je m’y suis collé, avec un – bon d’accord, beaucoup – d’autotune.

Cette chanson (« Le chemin qui mène à toi ») est à présent intégrée à la Bande originale du roman, en piste 35 de cette dernière.

Mais alors, les autres me direz vous ? Là, honnêtement, je n’avais que trois options :

1 – Soit faire appel aux pointures d’Hollywood (coucou Hans Zimmer, coucou John Williams), mais sans surprise, je n’avais ni le budget, et eux n’avaient sans doute pas le temps vu les délais très courts dont je disposais pour lancer ce projet (un mois).

2 – Les composer et les produire à l’aide de mon séquenceur. Là encore, je n’avais pas nécessairement toutes les banques de sons nécessaires, mais surtout, même si je les avais eues, vu l’ampleur de la tâche, ça aurait été le travail d’une année pour obtenir un résultat similaire : comme simple support marketing, l’investissement aurait été disproportionné. Voilà d’ailleurs pourquoi presque personne n’a jamais créé de BO pour accompagner ses romans.

Mais heureusement, j’ai lancé « La fille de demain » en 2025, époque où les IA génératives de musique telle Suno AI existaient déjà (en version 4 à l’époque). Du coup s’est offert à moi une troisième option, en fait celle la plus proche du rapport que peut entretenir un réalisateur de film avec son compositeur : celle de prompter cette IA afin de concevoir cette BO.

Résultat ? Au bout de bien 300 prompts dont 270 sont passés à la poubelle direct – des prompts d’ailleurs en partie amorcés à partir de bouts de compositions personnelles (je pense à la piste 7 intitulée « La beauté et l’art » notamment) – je suis parvenu à vous compiler la bande originale suivante :

Mais comme dit, ne pensez pas que c’est si facile que ça. Suno AI existe depuis plus d’un an, des millions de morceaux y ont déjà été promptés : si c’était si facile que ça de créer une bande originale cohérente à l’aide de cet outil (ou de ses homologues), dites-vous que bien des auteurs l’auraient déjà fait…

Avec cette BO, j’offre aux lecteurs la possibilité d’écouter l’histoire autant que de la lire 🙂

En quelques mots :

  • Dès 2017, le roman contenait une chanson écrite par Vincent → l’auteur l’a composée et produite réellement (“Le chemin qui mène à toi”).
  • BO complète créée en 2025 via Suno AI (≈300 prompts, 270 rejetés).
  • Certaines pistes basées sur des motifs originaux de l’auteur.
  • Projet inédit car sans IA, créer une BO aurait nécessité des moyens disproportionnés.

Booktrailer, bande originale, couverture… plusieurs éléments liés à « La fille de demain » ont été créés grâce à l’IA. Comment as-tu utilisé ces outils et comment assumes-tu ce choix ?

Le comment est évident : je prompte ! Mais outre le travail de rechercher le bon prompt, il y a une vraie direction artistique à donner. L’IA nous fait tous monter en hiérarchie. Non, je ne suis pas l’illustrateur ou le compositeur, mais oui, je suis le directeur artistique du projet.

Pour la couverture, d’abord rappelons que celle-ci fut changée, mais à la base, une vraie fille issue d’une photo figurait sur cette dernière. Hélas, son cadrage ne plaisant pas à mon lectorat et l’amie dont la photo avait servi ayant depuis vingt ans de plus ce qui rendait impossible tout nouveau shooting, cette dernière fut remplacée par cette jeune femme artificielle née sous Stable Diffusion (une IA générative d’images), qui plait bien davantage.

Alors je sais que certains s’en plaindront. « Tu aurais pu faire appel à un illustrateur ! » qu’on me dira. Sauf que… non. J’aime bien avoir le contrôle créatif direct, quitte à faire refaire 100 fois, ce qui aurait rendu tout illustrateur humain fou (et mon banquier derrière aussi). De plus, lorsque des choix artistiques sont en jeu, j’aime avoir la relation la plus directe possible. C’est pour cela par exemple que je réalise aussi la mise en page de mes romans, processus où aucune IA n’intervient.

Si je n’avais pas eu l’IA générative à mes côtés, j’aurais passé plus de temps à fouiller les banques d’images gratuites et libres de droits, comme je le faisais avant. Ça aurait été plus long, et sans doute un peu moins bon… mais pourquoi jouer à « faisons comme si on était encore en 2015 » ? On n’est plus en 2015 ! Vivons donc avec notre temps !

Pour la bande originale et le booktrailer, comme je l’ai déjà expliqué plus haut, ces projets déjà chronophages en l’état auraient nécessité un investissement tant financier que temporel si disproportionné au vu des gains espérable que la seule alternative crédible à l’IA générative aurait été… de se passer de ces supports. Or je doute que le néant soit plus créatif que ce que je vous propose là…

L’IA générative nous permet à tous de monter notre niveau de jeu. Ne pas s’en servir aurait été une faute.

Par contre le roman lui-même a entièrement été rédigé par mes soins ! 🙂

En quelques mots :

  • IA = outil, l’auteur reste directeur artistique.
  • Couverture initiale remplacée par une image générée via Stable Diffusion.
  • L’IA permet un contrôle créatif direct (refaire 100 fois sans limite).
  • Sans IA, alternatives : banques d’images libres de droit, ou… rien.
  • Pour BO & booktrailer, l’IA rend possible ce qui aurait été impossible autrement.
  • Le roman lui-même reste 100 % écrit par l’auteur.

Sur l’auteur et la suite

Où situes-tu « La fille de demain » dans ton parcours d’écrivain ?

Si « La fille de demain » est mon 4eme roman publié (après « C’est arrivé en avril » en 2019, « Le livre qui parle de toi » en 2022, et « L’inaccessible étoile » en 2023), c’est le second roman que j’ai écrit, à l’hiver 2016-2017, quelques mois après avoir achevé « C’est arrivé en avril »

Avec ce roman, j’ai acquis la certitude que j’étais en mesure de tenir la distance, que mon premier roman ne serait pas un coup unique. C’est aussi le premier roman que j’ai massivement présenté à mes amis, alors qu’il tentait – et ratait de peu – le concours « Nouvelles Plumes ». C’est donc quelque part par ce roman que j’ai fait mon « coming-out de romancier ».

Après l’échec sur le fil du concours Nouvelles Plumes, j’ai un temps mis ce roman en veille, au point qu’il a dormi 6ans durant dans un obscur recoin de mon disque dur, avant que je ne l’exhume fin 2024, pour remplacer au pied levé celui qui devait sortir début 2025 chez mon ancien éditeur.

En le redécouvrant, j’ai redécouvert ce texte écrit dans la fraîcheur de ma jeunesse d’antan, un texte virevoltant, aux plot-twists abondants, porté par un binôme de personnages efficace.

La fille de demain est à la fois mon roman oublié… et mon roman ressuscité.

En quelques mots :

  • 4ᵉ roman publié, mais 2ᵉ écrit (hiver 2016-2017).
  • A confirmé sa capacité à “tenir la distance” après un premier roman.
  • Roman présenté à ses proches et au concours Nouvelles Plumes (raté de peu).
  • Resté 6 ans “en sommeil” avant sa résurrection fin 2024. Redécouverte comme un texte frais, plein de twists et d’énergie.

Quels liens ce roman entretient-il avec tes autres œuvres ?

En général, mes romans sont indépendants entre eux, néanmoins comme mes autres romans, on retrouve cette ambition d’offrir un grand spectacle sur papier, et une héroïne qui rappelle furieusement mon grand amour de jeunesse.

Indépendants, oui… mais tous marqués par ma signature : l’immersion cinématographique et des héroïnes inoubliables.

En quelques mots :

  • Romans indépendants les uns des autres.
  • Points communs : ambition de grand spectacle, héroïnes inspirées d’un amour de jeunesse.

As-tu déjà une suite ou un univers élargi en tête ?

D’abord disons-le tout de go : je ne suis pas fan des suites. Lorsqu’un récit est terminé, il est terminé. Néanmoins, « La fille de demain » fait exception, vu que la fin du roman ouvre clairement sur une suite… pour laquelle j’ai un plan, vague certes, mais d’ores et déjà existant. Un plan qui n’ouvrira pas juste sur un roman mais deux.

En effet, je suis persuadé que les bonnes histoires se déploient sur un nombre impair d’oeuvres. 1, 3, 5… les grands films sont soit uniques, soit des trilogies. « Star Wars », « Retour vers le futur », « Le seigneur des anneaux »… si je concrétise un jour la suite de « La fille de demain », cela prendra la forme de deux tomes, dont la trame générale est déjà globalement tracée.

Si je mets se projet en chantier, attendez-vous à n’avoir encore rien vu de Caillean et Vincent, car les scènes qui se dessinent déjà dans ma tête seront encore bien plus spectaculaires que celles du premier tome. Si je concrétise cette suite, préparez-vous : Caillean et Vincent n’ont encore rien montré. !

En quelques mots :

  • Pas fan des suites en général, mais exception pour La fille de demain.
  • Fin ouverte sur une suite en 2 tomes (idée de trilogie).
  • Inspirations : Star Wars, Retour vers le futur, Le Seigneur des anneaux.
  • Promesse : encore plus spectaculaire, tour du monde et du temps, Caillean déchaînée.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui découvre ton travail et hésite par quel roman commencer ?

Mes romans sont assez différents, et peuvent toucher des publics très différents. Les seuls points communs sont cette écriture cinématographique qui est ma signature, et cette volonté d’écrire des histoires pleine de plot twists, résolument addictives. Mon conseil serait de lire les quatrièmes de couverture et de vous plonger dans celui qui vous parle le plus… je suis sûr qu’il y en aura au moins un !

Peu importe donc par lequel vous commencez : l’essentiel est de vous laisser happer !

En quelques mots :

  • Romans différents selon les publics.
  • Points communs : style cinématographique, intrigue addictive, twists.
  • Conseil : lire les quatrièmes de couverture et choisir selon l’envie.

Où peut-on se procurer La fille de demain ?

« La fille de demain » est principalement disponible sur Amazon, aux formats ebook et broché. L’ebook est disponible à un prix quasi cadeau : 2,99€, de plus il est disponible gratuitement pour les abonnés Kindle unlimited, donc qu’on n’aille pas m’opposer le prix du roman comme frein à l’acquisition de ce dernier. Au format broché, son prix est plus commun – 18€ – ce qui reste quand même tout à fait correct.

Pour ceux qui n’aiment pas Amazon, il existe aussi des alternatives, tels la librairie Littera à Mulhouse, la librairie « Le fil rouge » à Strasbourg et l’espace culturel du Leclerc d’Obernai. En outre, il est également disponible sur la librairie en ligne « les livres de l’imaginaire », que je vous invité à découvrir, et bien sûr lors de mes dédicaces.

Que vous soyez lecteur numérique ou amateur de papier, « La fille de demain vous attend déjà !

En quelques mots :

  • Disponible sur Amazon en ebook et en papier.
  • Lors de mes séances de dédicaces.

Bilan :

En résumé, La fille de demain est un thriller d’anticipation pop et cinématographique, écrit comme un scénario de film, qui mêle voyage dans le temps, chasse à l’homme et suspense haletant. L’histoire s’ouvre sur les attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan, avant de projeter ses héros, Vincent, artiste rêveur et gaffeur, et Caillean, mystérieuse voyageuse temporelle venue d’un futur dystopique dont elle a perdu la mémoire, dans un périple où se croisent la DGSI, la raison d’État et les paradoxes temporels.

De New York le 11 septembre 2001 à Paris en Mai 68, le roman revisite notre histoire récente à travers le prisme d’une technologie futuriste digne de James Bond, mais toujours traitée comme un outil narratif au service de l’émotion et des rapports humains.

Inspiré aussi bien par Spielberg, Cameron, Zemeckis, Besson, Crichton, que par des figures personnelles comme le grand amour de jeunesse qui a donné naissance au personnage de Caillean, ce récit hybride s’assume comme un pur divertissement : un grand spectacle sur papier, aussi immersif et addictif qu’une série Netflix.

Premier texte écrit après « C’est arrivé en avril » et longtemps resté dans un tiroir avant d’être ressuscité, ce roman illustre le parcours atypique de Philippe Meisburger, auteur autoédité qui revendique sa liberté de ton et d’écriture.

Accueilli avec enthousiasme par les chroniqueuses et les lecteurs (certains n’ayant pas ouvert un roman depuis trente ans), critiqué parfois pour sa dimension grand public mais toujours défendu pour son énergie et son efficacité, « La fille de demain » est aujourd’hui disponible sur Amazon, en version papier et numérique.

Autre originalité : ce roman est accompagné d’un booktrailer conçu comme une véritable bande-annonce de cinéma, ainsi que d’une bande originale complète incluant la chanson “Le chemin qui mène à toi”, composée et interprétée par l’auteur lui-même. Ces supports visuels et sonores, produits grâce à une combinaison de créativité humaine et d’outils d’intelligence artificielle (vidéo, musique, image), prolongent l’expérience de lecture et renforcent encore la dimension cinématographique du récit. L’IA n’y remplace rien, elle permet simplement d’aller plus loin, comme un réalisateur qui disposerait soudain de moyens quasi illimités.

Quant à l’avenir ? Une suite en deux tomes est déjà esquissée, dans l’esprit des grandes trilogies de cinéma, et promet un tour du monde et du temps encore plus spectaculaire. Mais qu’on commence par ce roman ou par un autre de l’auteur, une chose est sûre : tous portent sa signature – une écriture visuelle, rythmée, pleine de plot twists – et poursuivent un même objectif, simple et assumé : donner envie de lire, et rappeler que oui, un roman peut être aussi captivant qu’un film ou qu’une série.