Dédicaces à la FNAC de Mulhouse, 20 janvier 2024 : la rentrée des classes…

20 janvier 2024. Après un petit mois de repos – enfin de travail sur mon prochain bébé – je reprends la route des dédicaces par une matinée d’hiver glaciale, direction Mulhouse et sa FNAC.

Sur le voyage en lui même, rien à signaler. Un petit quart d’heure de train, dix minutes de marche, RAS… seule la température extérieure qui me donne l’impression d’être à Stockholm mérite d’être relevée.

J’arrive sur le coup de 10 heures, quelques minutes avant l’ouverture des grilles du magasin. Aussitôt celles-ci ouvertes, je fonce au second étage, direction la librairie. Je suis accueilli par une charmante jeune femme qui me présente l’emplacement où tout est déjà préparé pour ma dédicace. Aussitôt, je me mets en place, constatant au passage que je n’ai rien perdu de ma technique en un mois de break. On réalise la photo officielle, je la poste sur les réseaux sociaux, me voilà fin prêt pour accueillir mes futurs lecteurs.

Le premier quart d’heure est calme, mais très vite, un groupe de jeunes femmes m’aborde. Je leur pitche mes livres, elles disent qu’elles vont « réfléchir » et puis s’en vont. Je ne leur vendrai rien… par contre, dès leur départ, d’autres oreilles traînant à la ronde s’approchent, me confessent avoir écouté ma présentation, et craqué pour « L’inaccessible étoile » : ce matin, Rainbow sera donc le premier à s’envoler entre les mains de Virginie et d’Arnaud, un jeune couple bien sympathique.

Aurélie et son « Livre qui parle de toi » suivront dans la foulée, sa version de poche séduisant tour à tour Pia, Mélanie, Rachel, Eveline et Nadia, avant que Rainbow ne contre-attaque, trouvant preneur en les personnes de Pierre, Christine et Sandra.

Puis arrive l’heure calme de midi. Je discute un peu avec les vendeurs, qui me disent qu’en général, l’après-midi est plus riche… sauf que moi et le cas général, ça fait deux ! Oh, il y aura bien du monde dans l’après-midi, mais pas vraiment la démographie du lectorat de mes livres, et en particulier pas celui de « L’inaccessible étoile » qui, quoi que je fasse, peine à séduire en dehors des habituelles sphères plutôt intello, à savoir les fans d’Arte et les étudiants. Pourtant le roman est rythmé et vif, monté comme un thriller, mais rien à faire, dès que le mot « oiseau » tombe, ça tique, et quand en plus je leur annonce qu’il y est question d’un personnage qui met sa cervelle à contribution pour changer le changer le monde, ça donne ça :
– Changer le monde ? Vous êtes de gauche ou quoi ?! Que me demande une dame.
– Mais non, la gauche, ça n’existe plus voyons ! Que lui rétorque aussitôt son mari. Tu as du mal entendre…
Enfin bon… heureusement que mon Rainbow n’est pas un oiseau migrateur, sinon je ne vous dis pas le carnage ! De ce côté-là, je dois reconnaître avoir mieux réussi à cacher mon jeu dans « Le livre qui parle de toi », d’où sans doute ma plus grande facilité à le vendre.

En fait, ça doit être ça, le problème. Je ne suis pas un homme de mon temps. Les toises et autres tours de vis, ce n’est pas mon trip, et ça se sent dans mes romans. Bref, je dois par contre être issu d’une faille spatio-temporelle qui donne droit direct sur les années 70, loin, très loin des ombres qui s’apprêtent à s’abattre sur nos démocraties… enfin bon, ça donne toujours l’occasion de jouer la contre-programmation…

Quant aux rares amateurs qui craquent devant les aventures de Rainbow – des étudiants en sociologie et autres professeures de français – eux doivent hélas décliner l’offre en raison d’une invitée qui, elle par contre, fleure bon l’économie des années 70 : l’inflation. Entre nourrir son esprit et se nourrir tout court, le choix est hélas vite fait. Néanmoins, avant de prendre congé de moi, ils s’emparent de mes marque-pages, réalisent une photo de la couverture du livre et me demandent si on pourra toujours le trouver à la FNAC, une fois la paie sur leur compte. Je jette alors un œil au stock restant derrière moi : oui, je crois qu’il y en aura encore…

Faute de trouver un lectorat pour mon oiseau, je tente alors de mettre Aurélie en avant. Son « Livre qui parle de toi » est assez flou pour me permettre d’en dissimuler le contenu sous un voile de mystère. Mais même là, placer ses aventures est difficile tant cette chère inflation condamne nombre de mes interlocuteurs à reconnaître qu’ils n’étaient venus en ces lieux que pour repérer les livres qu’ils vont emprunter à la médiathèque… voire simplement pour changer d’air !

La preuve viendra quelques minutes plus tard lorsque je reconnais Laurence, une amie, qui fait son entrée dans l’espace librairie. Elle pour sûr ne vient pas acheter des livres imprimés, et pour cause : Laurence est non-voyante, et il n’y a nul livre en braille à la ronde. Bon, pour vous la situer, ceux qui ont lu « C’est arrivé en avril » se souviennent sans doute de l’application photo « miracle » dont se sert l’héroïne de ce roman, elle aussi aveugle, ou bien ? Ben dites-vous que cette application, c’est Laurence qui me l’a fait découvrir…

Autre belle rencontre : une jeune femme qui s’apprête elle aussi à se lancer dans l’écriture, et qui vient me demander des conseils pour un concours de nouvelles auquel elle s’apprête à participer. Hélas, désargentée elle aussi, elle ne me prendra pas de livres.

Néanmoins, je ne baisse pas les bras. Je pitche, repitche, rereptiche et parfois, je tombe sur un client solvable, ou une jeune femme à qui il reste quelques crédits sur son pass culture, si ce ne sont pas trois amies qui raclent leurs fonds de poches pour réunir les 9,99€ que coûte la version de poche de mon « Livre qui parle de toi ».

Ainsi, durant l’après-midi, j’arrive à placer les aventures d’Aurélie auprès de Kelya, Sephora, Marie et Charline, Vivien et Catherine, tandis que Rainbow et son « Inaccessible étoile » iront ouvrir les ailes de Christophe, Vivien et Valérie.

Puis déjà, le flux de clients se tarit. Les quelques derniers passants passent en coup de vent, alors que les minutes passent, me rapprochant dangereusement de l’heure de fermeture du magasin.

Sur les coups de 18h, le verdict tombe : je n’aurai donc vendu que 17 livres en ce jour. 10 « Livre qui parle de toi » et 7 « Inaccessible étoile », bien que cette dernière ait attiré l’attention de plus d’un lecteur potentiel, qui – je l’espère – finiront par en faire l’acquisition… mais un autre jour…

À bientôt donc pour de nouvelles dates…