Dédicace chez RUC à Colmar – 6 avril 2024 : Proust reprendra bien un peu de Madeleine…

6 avril 2024. Après des mois et des mois à chasser le lecteur dans les rayons des supermarchés, que diriez-vous d’un retour au bercail, c’est à dire en librairie ! Eh bien ce retour, c’est arrivé en avril. Le 6 précisément.

Après une bonne demi-heure de train, je débarque sur le quai de la gare de Colmar, équipé d’un gros sac à dos plein de livres et de marque-pages, prêt à m’élancer dans les rues de la ville, dont Google Maps me révèle tous les petits secrets, et surtout le chemin menant à ma destination du jour : la librairie RUC, sur la place de la Cathédrale, dans le cœur historique de la ville, soit sa zone la plus touristique.

J’arrive sur les lieux sur le coup de 9h30 pour tomber nez à nez avec Olivia Jones, une amie auteure comme moi publiée par M+ Éditions. On papote deux-trois mots alors que Christelle, la libraire en chef m’accueille avec un bon expresso bien chaud, tout en me présentant la table qui hébergera mes dédicaces du jour.

La suite, vous la connaissez : mise en place des exemplaires, et surtout sortie de mes éternels marque-pages. Avant de quitter les lieux, Olivia réalise ma photo d’auteur, que je partage aussitôt sur les réseaux sociaux. Voilà, la séance de dédicace est officiellement déclarée ouverte, que la chasse commence !

En ces heures encore fraîches du matin, il n’y a pas encore foule. J’en profite pour discuter avec Christelle et les autres libraires sur place. Il faut dire que j’ai un lien un peu particulier avec la librairie RUC, ou plutôt celle qui fut sa maison mère : la librairie RUC de Saint-Louis, située au carrefour du centre-ville. C’était la librairie de mon enfance et surtout de mon adolescence, où à la fin des années 80 j’étais connu comme le loup blanc au rayon des « livres dont vous êtes le héros », que je dévorais alors avec assiduité. Hélas, si la filiale colmarienne s’est très bien développée, sa maison mère n’a pas connu le même destin et, dès les années 90, la librairie RUC de mon enfance n’était plus, remplacée par un magasin de vêtements. Bref, retourner dans un RUC, c’est un peu comme une madeleine de Proust pour moi. Un retour en ces années merveilleuses où d’un jet de dé, orcs et trolls que je n’affrontais pas encore sur les réseaux sociaux n’avaient qu’à trembler !

En discutant avec les libraires, je leur confie avoir peur de la météo du jour : après des semaines de fraîcheur et de pluie, le premier vrai coup de chaud de l’année est attendu sur la région, avec en prime un soleil radieux. Pour toute personne normalement constituée, cela serait une bonne nouvelle. Pas pour les romanciers, car comme le dit l’adage, la pluie est l’amie de la librairie… et aujourd’hui, il nous faudra nous en passer.

Je partage aussi un constat avec les libraires : souvent, les heures du matin sont les plus fructueuses… raison tout à fait valable pour arrêter de bavarder et de réellement passer à l’action. Je repère donc les lieux, examine le flux des clients qui naviguent avec aisance dans cette librairie aux allures de labyrinthe qui s’étend sur cinq étages, un donjon littéraire digne des « livres dont vous êtes le héros » de mon adolescence, dont l’escalier principal est décoré d’un magnifique dragon en carton, que je photographie sous tous les angles en pensant à une de mes lectrices qui voue une passion à ces animaux fabuleux.

Sauf qu’aujourd’hui, un autre dragon sera dans la place. Il gardera un œil sur tous les couloirs du donjon, prêt à bondir de sa tanière sur le lecteur qui n’aurait pas encore eu droit à son pitch et – surtout ! – son marque-page… et devinez quoi ? Ma dragonnade fonctionne ! Aurélie et son énigmatique « Livre qui parle de toi » séduit tour à tour Loïc, Olga, Lucile, Andrée, Céline et Tess, tandis que Rainbow, mon oiseau inventeur et rebelle emporte avec lui vers son « inaccessible étoile » Claire-Marie, Wesley, Marie-Christine, Chantal, Catherine, Anik et Amaury. Léger avantage à Rainbow pour la matinée donc, et déjà un compteur à 13 ventes lorsque Christelle vient m’indiquer qu’arrive l’heure creuse, celle où elle me conseille d’aller casser la croûte.

Je tire alors ma baguette de mon sac, que je vais manger sur la place de la Cathédrale, sous un bon soleil de printemps dont je savoure chaque rayon, là où certains vont déjà se réfugier sous des parasols érigés en ces lieux. Je profite aussi de cette pause pour « jouer au touriste », en photographiant quelques vues de la place, séance photo que je poursuis à l’intérieur de la librairie, histoire d’illustrer ce compte-rendu puis hop, retour à la table de dédicace, avec pour mission de ramener des lecteurs malgré le beau temps. Allez, on y croit…

Alors que l’après-midi commence, le public change. Beaucoup de personnes même sincèrement accrochées par mes pitchs me confient être venues « juste faire un tour » et repartent les mains vides. Dans ma tête, l’alerte est de mise : vais-je revivre le dimanche après-midi du Festival du livre où j’ai pitché, re-pitché et re-re-pitché pour m’entendre sempiternellement dire le fameux « je reviendrai » qui, sauf exception, signifie que l’on ne reverra plus jamais la personne ?

Eh bien figurez-vous que c’est à ce moment qu’un couple de lecteurs à qui j’avais pitché mon roman à ce fameux festival du livre entre dans la librairie ! En un clin d’œil, ils me reconnaissent… et repartiront cette fois avec cette « Inaccessible étoile » et ce « Livre qui parle de toi » qui leur avaient déjà tant parlé à l’époque, mais qu’ils n’avaient alors pas pu acquérir, faute de place dans leur sac. Comme quoi, même les pitchs infructueux peuvent, à la longue, porter des fruits tardifs, surtout lorsqu’ils sont accompagnés de cet objet qui a marqué ces lecteurs : mes marque-pages… bref, Grégory et Delphine seront mes deux premiers clients de l’après-midi, repartant avec une « Étoile » pour lui, et un « Livre qui parle de toi » pour elle.

Alors que ce charmant duo me quitte, derrière moi, le rayonnement solaire fait monter la température. Cela se ressent aussi aux tenues de mes lectrices potentielles, qui ont troqué leur jeans du matin pour d’aériennes jupes du plus bel effet, qui ont l’air si confortables. Me revient alors en tête ce que j’avais écrit au chapitre 22 du « Livre qui parle de toi », où j’avais appelé à faire des jupes une tenue unisexe… tandis que la chaleur augmente dans la librairie, je me désole de ne pas avoir le courage de passer de la théorie à la pratique, d’autant que ce temps me donne des sueurs froides : le public sera-t-il au rendez-vous, ou bien prendra-t-il la clé des champs ? Heureusement pour moi, les citadins n’ont pas mes besoins de verdure, et cette magnifique journée de printemps est pour eux l’occasion parfaite pour me démontrer que dans certains cas, le soleil peut aussi être l’ami de la librairie, et que même cela permet de garder les livres au sec !

Avec les températures qui augmentent, les amples jupes cèdent leur place à des tenues plus légères encore. Par moment, on se dirait alors dans un clip musical ! Pourtant, ne vous fiez pas aux apparences : si certaines jeunes femmes qui m’abordent semblent sorties tout droit d’une télé-réalité, la qualité de nos échanges prouve que l’habit ne fait pas le moine, au point que j’ose qualifier mon « Inaccessible étoile » de conte philosophique, terme littérairement juste pour décrire ce roman, mais qui trop souvent a le don de faire fuir mes potentiels lecteurs.

Bilan des courses donc ? Une après-midi qui démarre doucement pour s’emballer à mesure que le thermomètre grimpe ! Sandrine, une seconde Sandrine, Céline et Valérie craqueront pour « Le livre qui parle de toi » alors que Rainbow et son « Inaccessible étoile » vont carrément s’envoler vers les sommets : Candice, Martine, Régine, Monique, Pauline, Aya, Rachel et Agathe vont tour à tour ouvrir leurs ailes à ses côtés.

Avec le couple Grégory / Delphine du début de l’après-midi, nous avons donc 5 « Livre qui parle de toi » et 9 « Inaccessible étoile » de plus de vendus ! Wow !

Puis arrive lentement le temps de remballer, mais avant cela, je tombe sur un couple de Colmariens qui, devant moi, fait l’acquisition d’un exemplaire de « La Chinoise du tableau » de Florence Tholozan, le roman de cette amie auteur qui m’a fait découvrir M+ Éditions. C’est avec plaisir que je discute avec ses futurs lecteurs, ravis de rencontrer quelqu’un « qui connaît l’auteure ». Ils poseront même pour la postérité, livre sous le bras, à charge pour moi d’envoyer leur photo à Florence… 🙂

Après le faux-départ précédant, arrive alors l’heure du vrai départ. Avant de quitter les lieux, nous discutons encore pas mal avec les libraires, au sujet de futurs salons dans la région, de dédicaces à la sortie de mon prochain bébé, que je leur pitche avant de leur présenter mes projets de visuels de couverture : ils sont emballés tant par le pitch que par le visuel ! Ça sent donc bon pour la trilogie du « Protocole Jupiter », d’autant que de nombreux lecteurs m’ont affirmé « adorer les trilogies ‘à suites’ », parce que « là au moins, il y a de quoi lire »… espérons que leur message soit entendu ! 🙂

Je prends alors congé de cette très sympathique équipe de libraires avant de reprendre ma route à travers une ville de Colmar qui baigne dans une douce chaleur, qui lui donne un petit parfum de Côte d’Azur, avant de reprendre le train, direction chez moi, des étoiles et des livres encore plein les yeux.

Bilan des courses : contrairement à la tendance globale, cette fois, Rainbow et son « Inaccessible étoile » sortent largement vainqueurs. Si Aurélie et son « Livre qui parle de toi » ont conquis tour à tour Loïc, Olga, Lucile, Andrée, Céline, une seconde Céline, Tess, Delphine, Sandrine, une seconde Sandrine et enfin Valérie – soit 11 exemplaires vendus – Rainbow et son étoile s’envolent vers les sommets en touchant les cœurs de Claire-Marie, Wesley, Marie-Christine, Chantal, Catherine, Anik, Amaury, Grégory, Candice, Martine, Régine, Monique, Pauline, Aya, Rachel et Agathe, soit 16 exemplaires de ses aventures de vendus à des lecteurs et des lectrices passionné.e.s, pour un très beau total de 27 livres de vendus 🙂

Merci donc à Christelle et à toute l’équipe de la librairie RUC pour leur excellent accueil… voilà assurément une expérience à reproduire… à la sortie de mon prochain bébé peut-être ?